Les amis de la Guionie

Les amis de la Guionie

Notre projet : reportage France 3 du 6 novembre 2020

Campagne 2021: La restauration du pigeonnier

Malgré les retards accumulés liés à la crise du Covid, une première campagne de restauration du gros œuvre a été menée au printemps 2021, qui a permis de remettre en état avec des techniques traditionnelles le pigeonnier dont la toiture était crevée et dont les murs, fragilisés, menaçaient de s’effondrer. 

Après qu’il ait été dégagé de sa gangue végétale avec l’aide de l’équipe des bénévoles, un maçon spécialisé dans la restauration du bâti ancien a procédé à la réfection de la couverture avec des tuiles anciennes, les fissures ont été rebouchées et les murs reconsolidées par des croix de tirants d’esprit XVIIe siècle. L’enduit a été ensuite été repris au mortier de chaux, et l’ensemble a été chaulé comme il l’était à l’époque de son édification. 

Campagne 2022: Les restaurations de la chambre jaune et de la chambre du seigneur de Siorac

La remise en état des chambres situées à l’étage nous confronte à des choix. La Chambre Jaune possède un fort joli revêtement mural qui nous a été daté par le musée du papier peint de Rixheim comme remontant aux années 20. Celui-ci, est assemblée selon le principe de la juxtaposition d’une frise et de rayures et a été posé par un peintre qui maîtrisait parfaitement son art, et qui a réussi aligner parfaitement les rayures verticales malgré des murs très irréguliers. Cet ornement décoratif datant des années 20 a probablement été posé à l’initiative d’Albert Jarjavail après sa démobilisation en 1919. Les couleurs sont restées exceptionnellement vives, n’ayant pas pâli au soleil malgré le fait que la chambre soit orientée au sud. Des zones importantes ont néanmoins subi comme une oxydation de certains liteaux, comme si ceux-ci étaient composés d’une sorte de pigment métallique. De nombreux accidents sont aussi à déplorer, qui n’ont cependant rien d’exceptionnels pour une tapisserie centenaire. L’ensemble se marie parfaitement à l’esprit Empire de la pièce, lui donnant à la fois de la lumière et une touche de modernité. On a beau tordre le problème en tous sens, on ne peut tout de même pas détruire un papier peint qui a si bien vieilli dans le temps, à la fois matériellement et esthétiquement, lequel fait qui plus est partie de l’histoire de la maison. Sa restauration n’est pas une tâche particulièrement ardue du point de vue technique, elle est par contre longue et fastidieuse : il va falloir retrouver les teintes d’origine, reprendre les bandes verticales une par une et enfin harmoniser la patine de l’ensemble. C’est à un travail de professionnel qui va prendre beaucoup de temps. 

La réhabilitation de la chambre du seigneur de Siorac sera un chantier autrement plus lourd. Il va falloir dans un premier temps faire sauter le faux-plafond d’époque XIX pour retrouver celui du XVIIe, par la même occasion, on va être obligé de refaire le plancher du grenier qui est à l’état de dentelle et pour lequel le faux-plafond joue le rôle de cache-misère. Ensuite, il faudra restituer les trois quarts du plancher de la pièce elle-même, remplacé au début du XXe siècle par un parquet en pin. Il faudra faire ça de manière à ce que ça soit en harmonie avec la partie de plancher d’époque XVIIe qui subsiste au sud. Il va falloir également changer le linteau de la fenêtre qui est cassé et a entrainé alentours l’apparition de fissures dans la maçonnerie. Une fois les enduits repris côté sud, il faudra détapisser la revêtement années 50 du côté nord. Seulement alors, nous pourrons faire restituer par la restauratrice les soubassements en trompe-l’œil imitant des boiseries, lesquels qui datent du temps de Marie Reynier de Glane, entre 1660 et 1690. Tout ça ne sera possible qu’avec l’aide de nos bénévoles pour les travaux de démolition et le pose des planchers, du maçon qui va reprendre le gros œuvre et les enduits (financé par nous) et conditionné par le succès de ce budget participatif pour ce qui est de la restitution des fresques murales.